L'Électricité débarque à Brest

par **BreizhTprt** Dim 19 Nov 2017, 23:12

Fièrement présentée comme la bonne nouvelle par Keolis Brest et Brest Métropole, le réseau Bibus va se voir doter d'un Bolloré Blueblus pendant une dizaine de jours.
Ce Bluebus sera par contre uniquement basé sur une seule ligne: la 13 entre FORT MONTBAREY et PLOUZANÉ MAIRIE. Il est prévu sur Brest le 30 Novembre mais ne sera en service commercial qu'entre le 04 et 15 Décembre prochain.

Cet essai est selon les responsables de KB et BM, un moyen de développer le programme "ville propre" qui avait été lancé en 2012 avec la mise en service du tramway, et soutenu avec la mise en service du téléphérique il y a tout juste un an. Cependant, une question se pose: celle du financement. N'ayant pas obtenu les coûts d'un Bluebus, ils se sont basés sur le prix payé par Rennes Métropole pour un de leur Bluebus (qui doit entré en service en fin d'année): soit environ 650 000€ pour un standard.

Face aux aides qui seraient sûrement données à Brest Métropole, l'investissement que cela représenterait serait énorme pour une métropole qui n'arrive déjà pas à renouveler son parc vieillissant. En effet, depuis la mise en service des 4 Mercedes Citaro C2 G (+1 Citaro C2 N) l'année dernière, il semblerait que Brest Métropole préfère en recevoir que 2 par an jusqu'à la refonte du réseau prévue après 2020.

Du côtés des départs et arrivées chez Keolis et les sous-traitants, on notera la mise en service de 3 Mercedes Citaro C2 N le mois prochain. Ceux-ci ont été commandés ensemble dans une commande commune entre Labat, Le Bris et Bihan - numérotés (si on suit la logique) 506 pour Bihan, 608 pour Le Bris et 710 pour Labat, leur arrivée entraînerait malheureusement la réforme des 502 et 701 (Setra S315 NF de 2005 de chez Bihan et Labat respectivement) et le "xxx" (Van Hool New A320 de 2002 en livrée "B!" de chez Le Bris).
Et puis, Keolis devrait mettre en service si Mercedes n'accumule pas davantage de retards les 455 et 456 - les suivants dans le série des C2 G de 2016 - on peut prévoir assez aisément la réforme des anciens C1 G 401, 402 et 403 datant de 1999.

par **Olivier** Mer 22 Nov 2017, 21:03

Sympa l'idée ! Smile

Mais... je ne suis pas certain que le véhicule 100% électrique soit vraiment si propre que cela pour l'environnement (en général)... Wink

par **Etienne56** Mer 22 Nov 2017, 21:19

Bonne chance aux Brestois avec la blue bouse Very Happy

Même si l'électrique peut paraître écologique , je me demande si le recyclage des batteries de ce type de véhicules l'est vraiment ! Sans compter que ces véhicules qui ne sont pas au point ont un prix excessif.

par **BreizhTprt** Jeu 23 Nov 2017, 07:36

Non je ne pense pas que les véhicules électriques soit plus propres qu'un diesel à court ou long terme Wink

En connaissant un peu la métropole, il est peu probable qu'elle en achète vu le prix énorme pour un bus.
Autant s'attendre à voir davantage de GC2 sur Brest dans les prochaines années Wink

D'ailleurs, les C2 des sous-traitants sont arrivés à Brest, ils sont soient toujours à la concession, soit dans leurs dépôts respectifs (Lesneven ou dépôt Bibus pour celui de Bihan, Guipavas pour celui de Le Bris et Le Relecq-Kerhuon pour celui de Labat) Smile

Aussi, j'ai appris et c'est très bizarre, que les GC2 Brestois qui étaient prévus pour cette année rentre en chaîne de montage que aujourd'hui.

par **Olivier** Jeu 23 Nov 2017, 10:02

En fait, j'ai du mal à penser qu'un autobus 100% électrique est écologiquement propre, tenant compte de l'origine de l'électricité en France, de nos jours... Wink

L'autobus le plus écologiquement propre est le GNV... Mais il est très couteux en acquisition, exploitation et maintenance... C'est aussi des choix à faire... Smile

par **Connexity** Ven 24 Nov 2017, 22:46

Je salue ces expérimentations, surtout dans les grandes métropoles qui doivent jouer un rôle de pionner afin de rendre ces véhicules plus accessibles pour tous. En effet, le bus électrique est l'avenir du transport collectif, grâce à ces coûts d'exploitation plus faibles (meilleur rendement énergétique, maintenance très aisée, simplicité des systèmes de puissance...) et à sa capacité d'assurer une vitesse commerciale plus élevée. Restera juste la question du coût initial.

Le problème est qu'à cause des batteries et de notre mode de production électrique, ces bus ne sont en effet pas très propres. Et sans vouloir me faire l'avocat du diable, je préfère voir des très bons réseaux très utilisés (signifiant que beaucoup de gens laissent leur voiture au garage... voir ne l'achètent pas du tout) avec des bus diesel euro 4 - 5 que des mauvais réseaux peu utilisés avec des bus électriques - même s'il faut s'y mettre dès maintenant là où cela est possible.

Je regrette cependant que la plupart des expérimentations engagées en France portent sur des véhicules à recharge lente... Alors que les véhicules avec opportunity charging (aussi dîte charge rapide) présente de très nombreux avantages :

Certes, ils entraînent une rigidité dans l'exploitation en raison du respect obligatoire des temps de régulation, mais ils permettent surtout :
La réduction drastique de la taille des batteries à emporter (par 6, ces bus ayant une trentaine de kilomètre d'autonomie contre 180 pour des bus normaux), ce qui est très bon aussi bien d'un point de vue écologique qu'économique ;
La réduction du coût d'acquisition du véhicule (500 000€ avec opportunity charging contre 580 000€ pour un bus à charge lente) ;
La réduction de près de 250 000€ (677 500€) du coût de possession sur 20 ans du véhicule avec opportunity charging par rapport à celui avec recharge au dépôt (hors infrastructures). À noter que le coût de possession d'un standard diesel €6 est de 521 875€, 537 255€ pour un standard GNV et.... 652 657€ pour un standard hybride !

Certes, ces véhicules restent dont 150 000€ plus cher sur leur durée de vie que des véhicules diesel, avec un coût à l'achat pourtant supérieur de 200 000€, et qui diminuera avec la démocratisation de cette technologie.

J'attends avec impatience de voir des expérimentations de ce type de véhicule en France (la RATP s'y mettra d'ailleurs prochainement) ; à défaut de revenir au trolley qui était le mode de transport le plus propre qui soit... Je regarde d'ailleurs avec beaucoup d'intérêt le Crealis Trolley d'Iveco, qui disposera de petites batteries pour pouvoir circuler tout de même dans les sections sans LAC.

Source des données chiffrés : Étude comparative sur les différentes motorisation des bus, CATP, 2017. La base de l'étude repose sur le coût de possession d'un standard de 12m sur 20 ans, toutes les données étant Hors-Taxe.

par **RHB** Ven 08 Déc 2017, 15:52

Brest. Un usager fatigué des pannes du bus électrique

Il prend le bus pour aller travailler au Technopôle. La ligne 13 teste le Bluebus durant quinze jours. Les désagréments y seraient récurrents. Bibus n'a pas enregistré de plaintes.

Jean-Alain Pocard habite à Recouvrance. Il travaille à l'IUEM (Institut universitaire européen de la mer) au Technopôle, à Plouzané. « Tous les jours, je prends le tram et le bus de la ligne 13. » Celle qui va de Fort Montbarrey à Mairie de Plouzané.

Vendredi 1er décembre, il a pris le bus 100 % électrique en test durant quinze jours, sur cette ligne. Sans souci. « L'idée de tester une technologie innovante sur une ligne de bus, d'ailleurs assez pentue, desservant un technopôle, me semble pertinente. »

Lundi et mardi, il est en congés. Mercredi, rapportée par une collègue, la « première panne » se serait produite le matin, à l'heure de pointe, au niveau de la station Porte de Plouzané, en direction du Technopole. « Le moteur aurait calé et n'aurait pas redémarré. »

À pied !

Ce mercredi-là, à midi, Jean-Alain Pocard doit revenir vers Brest. À la station « Rochon », à 12 h 19, le bus arrive avec une dizaine de minutes de retard. Il est bien rempli. La montée de la côte de Sainte-Anne-du-Portzic est plus « laborieuse » qu'avec un diesel.

Au niveau de l'arrêt « Château d'eau », en terrain plat, le bus cale. Et ne redémarre pas. « Une vingtaine de passagers ont fini le trajet à pied pour essayer d'attraper le tram à Porte de Plouzané. »

La suite dans Ouest-France

Depuis vendredi et durant quinze jours, un Bluebus de Bolloré est en test sur la ligne 13, Fort Montbarrey - Mairie de Plouzané. | Béatrice Le Grand.

par **Olivier** Ven 08 Déc 2017, 18:40

Bonsoir,
effectivement, cet engin ne fonctionnerait correctement qu'aux essais autour de la sainte cathédrale de campagne "Notre Dame de Kerdevot" et autres chapelles chères aux yeux du groupe de la magnifique commune verte d'Ergué Gabéric, qui commercialise celui ci... Laughing

Merci beaucoup RHB, pour ce partage ! Smile

par **Connexity** Ven 08 Déc 2017, 20:39

Si je voulais être un petit peu indulgent, je dirais qu'il est normal qu'un prototype d'une marque n'ayant jamais construit de bus soit perfectible...

Cependant, je ne redoute que par soucis de faire travailler l'emploi local, Brest ne choisisse ce constructeur qui a encore beaucoup de preuves à faire, ce qui serait ruineux pour l'équilibre économique des TC brestois.
Il faut expérimenter dans les transports publics, mais faire attention aux fausses promesses, comme Caen l'a appris à ses dépens.

par **Connexity** Mer 13 Déc 2017, 19:55

Selon William29 sur Lineoz, la fin de l'essai du Bluebus aurait été anticipée, en raison de la fiabilité exemplaire de ce véhicule.

C'est de très bon augure pour l'expérimentation à grande échelle qui sera menée à Rennes à partir de Mars.

par **BreizhTprt** Mer 13 Déc 2017, 20:54

J'ai été à Brest aujourd'hui, et en effet, en passant à côté du dépôt le Bluebus était dépelliculé et devait repartir pour Ergué-Gabéric dans la soirée. Il n'y a pas eu un jour complet où ce bus a réalisé l'intégralité de son service. Même si la ligne 13 peut-être éprouvante, il n'en reste pas moins que les chauffeurs et les responsables de Keolis sont déjà, et ça se comprend, assez déçus de ce véhicule.

Cependant, je ne tiens pas à jeter la pierre uniquement sur le Bluebus. Keolis n'a pas, je crois, réalisé correctement son travail d'entretien du bus. De plus, certains conducteurs, peu habitués à conduire ce genre de bus ont fait pour certains n'importe quoi - aussi bien qu'il a eu un accrochage dès le début de son essai. C'est dommage.

par **Olivier** Jeu 14 Déc 2017, 18:31

A ce point là ! Confus

Effectivement, il y a comme un problème !

Dans une expérimentation comme cela, il est essentiel de nommer une petite équipe de conducteurs expérimentés, spécialement formés pour la nouvelle technologie en question... Siffle

Je ne les ai jamais vus en service commercial mais souvent en essais dans la belle campagne gabéricoise... Et je dois dire que ça roule !
Ça surprend même, car les flâneurs ne les entendent pas arriver... silent

Peut-être que ces bus ne supportent pas trop l'éloignement de la sublimissime et sainte chapelle, chère aux yeux du PDG du groupe Bolloré, Notre Dame de Kerdevot?? Smile

(pardonnez moi, je ne puis m'en empêcher ! Wink

)...

Patience... Il faut donner du temps au temps... Wink

par **MilleMiles** Dim 25 Mar 2018, 13:43

Nouvel essai d'un bus électrique Bluebus sur le réseau Bibus. https://www.transbus.org/actualite/actu-2018-03-bluebus-brest.html

par **Olivier** Lun 26 Mar 2018, 20:13

Ça c'est une bonne nouvelle ! Smile

Avec un BlueBus plus adapté sans doutes. Wink

par **patrick de brest** Jeu 25 Oct 2018, 10:21

C'est partit pour les bus électriques à Brest, BMO a lancé hier son appel d'offres pour la fourniture de deux bus électriques standard de 12 mètres livrables fin 2019
Deux modes de recharge différents puisqu'un des véhicules sera équipé pour une recharge en bout de ligne via un pantographe inversé
Il sera tenu compte dans cet appel d'offre de l'emploi local
BMO précise que les essais du Boloré ont globalement donnés satisfaction

par **Connexity** Jeu 25 Oct 2018, 22:03

À noter que Brest Métropole précise que la version avec recharge en terminus - Opportunity Charging - serait plus chère que la version sans recharge au terminus.

Cela est en partie erroné dans le sens où si les pantographes sont chers (on parlerait d'un million d'euros le pantographe posé et branché), surtout pour l'exploitation d'un seul bus, le véhicule en lui-même peut embarquer moins de batteries et est donc moins onéreux de plus ou moins 100 000€ à l'acquisition.

C'est en tout cas une bonne nouvelle que Brest se lance également dans la course.

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