Les tramways de Vannes

L'histoire

Vannes aurait bien pu avoir un réseau de tramway au siècle dernier. Un réseau comprenant 5 lignes avait été envisagé, comme l'attestent des documents datés du 25 novembre 1901 :
- ligne 1 de l'hôtel de ville à la gare ;
- ligne 2 de l'hôtel de ville à la route nationale 166 ;
- ligne 3 de la place de l'hôtel de ville à la rue Jeanne-d'Arc ;
- ligne 4 de la place de l'hôtel de ville à Conleau ;
- ligne 5, du Pont-Vert à Conleau.

Le projet détaillait la largeur des voies (1 m) mais également celle des caisses des véhicules roulants (2 m) : « les alignements de voie seront raccordés entre eux par des courbes dont le rayon ne pourra être inférieur à 40 m et les déclivités devront être faibles ». Dans les sections où le tramway devra emprunter des parties de voie publique « accessible à la circulation ordinaire », les « voies de fer seront posées au niveau du sol », suivant le profil normal de la voie publique.

Classe unique, voitures chauffées et éclairées... l'hiver

Les rails seront compris dans un pavage ou un empierrement de 20 cm d''épaisseur, « il faudra une largeur libre de chaussée d'au moins 2,60 m permettant à une voiture ordinaire de se ranger pour laisser passer le matériel de tramway avec le jeu nécessaire. Cette chaussée sera accompagnée d'un trottoir de 1,10 m au moins. Les rails seront en acier et de 20 kg au moins par mètre puis posés sur des traverses en chêne. »

Des arrêts fixes sur le trajet étaient également prévus et devaient faire l'objet d'une décision définitive lors de l'approbation des projets définitifs. Le nombre de voyages assurés chaque jour, dans chaque sens, pour les lignes 1, 2, 3 et 4, était fixé à cinquante, comme sur la ligne 5, du 1er juin au 30 septembre.

On peut également relever sur des documents conservés aux Archives municipales de Vannes que la longueur des trains ainsi que la vitesse étaient bien définies.
Ainsi sur les lignes de 1 à 4, le tramway devait compter deux voitures au plus et quatre au plus sur la ligne 5 pour une longueur totale respectivement de 20 m et de 40 m. Le descriptif du projet fait état, pour les voyageurs, « d'une classe unique et de voitures couvertes, garnies de banquettes, fermées, à glaces, éclairées la nuit et chauffées l'hiver, avec ou sans plateformes pour voyageurs debout, ou voitures couvertes mais non fermées, garnies de banquettes et éclairées la nuit (ces dernières pendant l'été seulement) ».
Quant à la vitesse, elle était de 16 km/h dans les zones habitées et 25 km/h en rase campagne. Le concessionnaire choisi devait se voir délivrer une autorisation d'exploitation pour 60 ans. À charge, néanmoins pour lui, cinq ans avant l'échéance, de remettre en état, si besoin, la voie ferrée et les dépendances.
Si tel n'était pas le cas, selon les documents de l'époque, l'État aurait été en droit de saisir les revenus du tramway pour payer la remise en état. Finalement, ce projet de réseau de tramway n'a pas eu de suite.